Retour à la rivière Kwai, sur une maison flottante. Quarante degrés à l'ombre, une chaleur de gueux, les chiens errants gisent sous les tamariniers. A la nuit tombée, je vais jeter un dernier coup d'oeil au pont délesté des touristes qui y finissent leur package trip. Dans le temple sur l'autre berge, un Bouddha géant en marbre blanc accroche les dernièrs rayons d'un soleil en train de sombrer dans les eaux tumultueuses. Je traverse le pont en solitaire, imaginant l'enfer vécu par les prisonniers de guerre lors de la construction de la ligne de chemin de fer entre la Birmanie et la Thailande. Mes pas résonnent sur les traverses métalliques, l'image des milliers de tombes du cimetière de Don Rak pour les soldats étrangers morts ici me traverse l'esprit. Je rebrousse chemin après être descendu au bord de l'eau.
Sur le chemin du retour, je croise la petite guichetière du musée de la Guerre, Patisorn. Une jeune fille délurée, à qui j'ai promis une soirée au karaoke du coin. Elle porte sur le bras une housse transparente qui laisse entrevoir un uniforme d'officier japonais. Elle m'a dit qu'on les changeait souvent sur les statues en bois de l'exposition permanente. Est-ce l'ambiance dans laquelle je baigne depuis quelques jours, me voilà en proie au désir impérieux de me plonger encore plus dans cette époque. Patisorn écouta mon fantasme et accepte d'un haussement d'épaules. Les farangs ont des idées bizarres, cela ne la choque pas plus que cela. Une fois dans ma piaule flottante, elle file se changer dans le coin douche. Sous les planches disjointes, la rivière Kwai nous berce au point que je me sens ailleurs, à une autre époque. Le ventilateur brasse l'air moite et étouffant, les moustiques vont et viennent. Patisorn apparaît dans l'uniforme. Pieds nus, le pantalon brun clair lui tombe sur les chevilles. La veste au col Mao la serre un peu mais l'effet est saisissant. Elle a roulé ses longs cheveux noirs en chignon sous la casquette. Le renflement de sa poitrine gonfle l'étoffe amidonnée. Assis au bord du lit, je la fais déambuler dans la chambre étroite. Elle martèle le plancher en sifflotant le fameux air du film.
Je regrette l'absence d'une cravache et de bottes en cuir. (J'adore aussi une fille à poil en Louboutin, à quatre pattes sur les draps). Patisorn se met au garde-à-vous devant moi. Je lui annonce qu'elle est dégradée sur le champs. Pas contariante, elle me laisse la dessaper. En défaisant les boutons, je pense à Furyo. Lorsqu'elle se retrouve les seins à l'air, c'est une vision céleste qui s'offre à moi. Elle ruisselle d'une sueur sucrée, ses bouts épais sont couleur de tabac. Pressé d'en découvrir davantage, je défais les boutons de la braguette. Elle m'aide en tortillant du popotin, qu'elle a rebondi. Le pantalon roulé par terre, sa silhouette sublime me brûle les doigts. Touche décalée de ce déguisement, une mignonne p'tite culotte rose Hello Kitty. Patisorn la frotte sur ma figure tandis que je lui caresse les seins. Toujours en se trémoussant, elle se débarasse du dernier rempart de sa vertu. Mes doigts frôlent sa fine toison soyeuse, j'en salive d'avance. Et voilà qu'elle recule, écarte un peu les jambes, et me balance à la figure un service trois pièces ! Holy shit ! Un ladyboy dans la chambre de Saint Just !
lundi 8 avril 2013
vendredi 21 décembre 2012
DISPERSION DES CENDRES DE SAINT JUST
Phuket Gazette, December 20, 2012.
Une foule de curieux et de proches se tenaient sur la plage de Phi Phi Don lors de la cérémonie de la dispersion des cendres de l'illustre auteur de Sex Addicts et des Follies de Bangkok. Madame Ma, débarquée à Phuket à bord de son jet privé, s'était chargée de l'organisation, ayant perdu avec Saint Just son biographe officiel ( Lire Mama San) et un ami fidèle. Tous les bars du Royaume composant son empire ont observé une heure de fermeture au moment où les bonzes commençaient le rituel. Parmi les invités et les nombreuses admiratrices éplorées, il y avait la présence remarquée d'Emiko, Miki et Saomi, arrivées la veille par Dragon Air de la baie de Naruka, au Japon. Rossarin et sa nouvelle poitrine californienne prononça quelques mots, tandis que Shah Rukh Khan, ami personnel de l'auteur, exécutait quelques pas de danse dans le sable. Une fois l'urne vidée, Mike Piromporn chanta une de ses ballades d'Isan qui avaient le don d'émouvoir le coeur usé de Saint Just.
Désormais, à l'instigation de Madame Ma, une seconde Saint Patrick sera désormais instaurée dans le Royaume, de Nana Plaza à Bangla Road, afin que nul n'oublie ce farang venu d'un pays dont la littérature populaire a depuis longtemps disparu. R.I.P. Saint Just !
Chalavit Naremsoorn
Une foule de curieux et de proches se tenaient sur la plage de Phi Phi Don lors de la cérémonie de la dispersion des cendres de l'illustre auteur de Sex Addicts et des Follies de Bangkok. Madame Ma, débarquée à Phuket à bord de son jet privé, s'était chargée de l'organisation, ayant perdu avec Saint Just son biographe officiel ( Lire Mama San) et un ami fidèle. Tous les bars du Royaume composant son empire ont observé une heure de fermeture au moment où les bonzes commençaient le rituel. Parmi les invités et les nombreuses admiratrices éplorées, il y avait la présence remarquée d'Emiko, Miki et Saomi, arrivées la veille par Dragon Air de la baie de Naruka, au Japon. Rossarin et sa nouvelle poitrine californienne prononça quelques mots, tandis que Shah Rukh Khan, ami personnel de l'auteur, exécutait quelques pas de danse dans le sable. Une fois l'urne vidée, Mike Piromporn chanta une de ses ballades d'Isan qui avaient le don d'émouvoir le coeur usé de Saint Just.
Désormais, à l'instigation de Madame Ma, une seconde Saint Patrick sera désormais instaurée dans le Royaume, de Nana Plaza à Bangla Road, afin que nul n'oublie ce farang venu d'un pays dont la littérature populaire a depuis longtemps disparu. R.I.P. Saint Just !
Chalavit Naremsoorn
samedi 17 novembre 2012
ATOMIK CHANKO NABE
Une année s'est écoulée, à filer le parfait amour en compagnie de Lamoon, ma petite vendeuse d'ananas de Pattaya. Y a que Saint Just pour se mettre en ménage dans cet enfer de stupre ! Grâce à mes droits d'auteur, Lamoon tient désormais boutique dans une soi très fréquentée par les farangs, les billets de 20 baths s'accumulent dans son escarcelle. Profitant de son absence pour cause de visite à sa famille, je décides de partir pour Tokyo. Avec le désir de visiter les temples qui parsèment les montagnes au delà de la cité tentaculaire. Fini Kabukicho et ses hôtesses niaises, adieu le Monde Flottant. Besoin de pureté, désir de me laver de mes péchés ? Du Mont Takao au Mont Mitake, j'arpente du matin au soir des forêts de pins centenaires, dormant dans des ryokans, loin de la foule de Shibuya ou Shinjuku. Après une semaine d'errance digne d'un bonze ermite sur le chemin de l'illumination, poussé par une fringale monstre, je décide de célébrer le Saint Just nouveau par un repas gargantuesque. Et pour ça, rien de tel qu'un chanko nabe, le repas des Dieux Vivants que sont les lutteurs de sumo. Des gaillards à qui il vaut mieux pas parler de cuisine moléculaire sous peine de se prendre une mandale façon Obélix. Mes pas m'entraînent le soir dans une petite auberge, sous les voies de chemin du fer, dans le quartier historique du sumo, à Ryogoku.
La patronne m'accueille avec force courbettes, me saluant d'une voix rauque, mélange de Jeanne Moreau et de Rocky. Sans âge, drapée dans un kimono bleu, elle trottine devant moi et m'installe à une table basse, sur un tatami. Aux murs, des photos jaunies de sumotori cohabitent avec des pin-ups de calendrier Kirin. Etant le seul client à cette heure tardive, Lady Hisano s'invite en face de moi. Cigarette au bec, perruque de travers, elle me raconte son histoire, sa famille originaire de Nagasaki, les années noires de l'après-guerre, l'occupation américaine et les années soixante à Tokyo. Tout en parlant, elle me sert le fameux chanko nabe : un bouillon sublime, de la viande si tendre que même un végétarien y succomberait, des champignons au goût de terre qui m'évoque celle du Père Lachaise, à l'époque où j'y passais des nuits en compagnie d'une coquine gothique.
Je dévore, sous les yeux ravis de Lady Hisano. Après le dîner, elle sort une bouteille de saké. On picole jusque tard dans la nuit, noyés dans la fumée des clopes. A la fin, alors que je suis aussi ivre qu'un salary man, elle s'écroule sur le tatami. Gentleman malgré mon état, je la soulève pour l'installer loin de la table jonchée d'éclaboussures de bouillon et de mégots. Dans le mouvement, le haut de son kimono s'entrouve, ses épaules se dénudent. Une vision d'effroi me saisit soudain. Je la couche avec délicatesse, elle est si légère qu'on dirait un squelette. Pour en avoir le coeur net, et sans aucune pensée salace, j'écarte les pans de son kimono et la déshabille.
Sa peau chiffonnée est couverte de larges traces noires, sorte d'hématomes comme tatoués dans sa chair brûlée par les radiations atomiques. L'absence de poitrine est révulsante, il ne subsiste que deux embryons de mamelons difformes. Des crevasses parsèment son ventre, les veines bosselées de ses bras dessinent des varices incensées. Je l'imagine enfant, touchée par le souffle de l'explosion de la bombe à Nagasaki. Elle a survécu, son beau visage intacte, le corps bafoué par l'enfer atomique. Je la rhabille et m'allonge à ses côtés. Je passe une nuit blanche, hanté par la Pluie Noire qui est tombée sur Lady Hisano et les siens, il y a si longtemps. Le retour à Pattaya me plombe d'avance le moral.
La patronne m'accueille avec force courbettes, me saluant d'une voix rauque, mélange de Jeanne Moreau et de Rocky. Sans âge, drapée dans un kimono bleu, elle trottine devant moi et m'installe à une table basse, sur un tatami. Aux murs, des photos jaunies de sumotori cohabitent avec des pin-ups de calendrier Kirin. Etant le seul client à cette heure tardive, Lady Hisano s'invite en face de moi. Cigarette au bec, perruque de travers, elle me raconte son histoire, sa famille originaire de Nagasaki, les années noires de l'après-guerre, l'occupation américaine et les années soixante à Tokyo. Tout en parlant, elle me sert le fameux chanko nabe : un bouillon sublime, de la viande si tendre que même un végétarien y succomberait, des champignons au goût de terre qui m'évoque celle du Père Lachaise, à l'époque où j'y passais des nuits en compagnie d'une coquine gothique.
Je dévore, sous les yeux ravis de Lady Hisano. Après le dîner, elle sort une bouteille de saké. On picole jusque tard dans la nuit, noyés dans la fumée des clopes. A la fin, alors que je suis aussi ivre qu'un salary man, elle s'écroule sur le tatami. Gentleman malgré mon état, je la soulève pour l'installer loin de la table jonchée d'éclaboussures de bouillon et de mégots. Dans le mouvement, le haut de son kimono s'entrouve, ses épaules se dénudent. Une vision d'effroi me saisit soudain. Je la couche avec délicatesse, elle est si légère qu'on dirait un squelette. Pour en avoir le coeur net, et sans aucune pensée salace, j'écarte les pans de son kimono et la déshabille.
Sa peau chiffonnée est couverte de larges traces noires, sorte d'hématomes comme tatoués dans sa chair brûlée par les radiations atomiques. L'absence de poitrine est révulsante, il ne subsiste que deux embryons de mamelons difformes. Des crevasses parsèment son ventre, les veines bosselées de ses bras dessinent des varices incensées. Je l'imagine enfant, touchée par le souffle de l'explosion de la bombe à Nagasaki. Elle a survécu, son beau visage intacte, le corps bafoué par l'enfer atomique. Je la rhabille et m'allonge à ses côtés. Je passe une nuit blanche, hanté par la Pluie Noire qui est tombée sur Lady Hisano et les siens, il y a si longtemps. Le retour à Pattaya me plombe d'avance le moral.
vendredi 29 avril 2011
PATTAYA SALAD
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Pattaya me fait penser à une de ces ex qu'on revisite par nostalgie, voire parfois par pitié (le contraire de la piété). Donc me voilà à errer le soir le long de la plage minable, mêlé au flot des Russes qui squattent désormais la cité balnéaire. La vodka moscovite a remplacé la bière bavaroise, mais question bedaine, les Ruskofs au crâne rasé et leurs meufs à la cellulite rampante, c'est kif kif avec les Teutons. La mondialisation à outrance finit par lasser. En toile de fond sonore, les bolides de FAST AND FURIOUS 5 qui ont presque plus de succès que les filles du coin. Je n'ai rien contre les belles caisses, mais Pattaya tranformé en Disneyland, cela doit faire mal aux anciens GI des années Vietnam. Déboussolé, je repère dans une soi aussi étroite qu'une bar lady fraîche émoulue des rizières d'Isan une mendiante en train de se soulager derrière une carriole d'ananas frais. Elle est aussi crade qu'une petite roumaine détrousseuse de métro parisien, les dents en or en moins. Elle poursuit sa besogne, pas gênée qu'un farang s'accroupisse à ses côtés pour la regarder. Protégés des badauds par la carriole, on s'observe en souriant. Je mate sans vergogne sa fente d'un rose plus clair qu'un coquillage exotique, et d'une propreté qui contraste avec la crasse de sa figure. Un ange échoué à Pattaya, qui me fait davantage bander que toutes les go go girls de Walking Street, à deux pas de mon hôtel. ( A part celles déguisées en hôtesses de l'air ...). Je l'invite à venir se doucher à mon hôtel, le HONEY MOON LODGE, un nom ronflant pour des piaules short time. Futée, elle réclame son obole, je lui file un billet de 1000 Bath, autant dire une semaine de manche. Pour elle le jackpot, pour moi le plaisir inédit de décrasser un ange et lui rendre son aspect virginal. Mais comme toujours avec les anges, le Diable n'est jamais loin ...
jeudi 6 janvier 2011
EN FINIR COMME MISHIMA
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![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh46KaMfPyvfnesLzAYLGVzz7Sbb6OKSeOlGzQeUKlnz5RlAIW7jDjFq1-4JQPOwkT0cdG0t8vGms8LgIDiObRCTlpgE8YgoIu92_lZfL5cEI7NQu9mvFMvRhl-XAu8GFmLuhWEU_I5ZfY/s320/mishima+003.jpg)
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRbBSM6G0rMzlzh-6UkYcofZzY27uvMRxaQYBLIQJoBLKLE_LwZ_ku4_E6g46rM-6U4yJUoeGH8nnrBwl2eSpYGWo3NuvgY6vx2uWesafyXmdudtXLubQYtlYv8mUQqtC3Wb_jlKKFveY/s320/mishima+004.jpg)
Découverte d'un petit livre de photos consacré à Mishima, quarante ans après sa disparition, dans une librairie Kinokuniya de Kanda, à Tokyo. Emotion de revoir sa gueule de voyou, et surtout de constater que le Japon ne l'a pas oublié, comme en témoignent les nombreuses publications sorties à l'occasion de cette célébration. LA MER DE LA FERTILITE, LE PAVILLON D'OR ( Je l'ai visité en compagnie d'une jeune fille de Kyoto qui ignorait tout du roman de Mishima ) m'ont amené au Japon, de même que les films où Mishima s'éclatait à jouer les yakuzas tatoués. Goldorak ou Mishima, j'ai choisi depuis longtemps. Maintenant en finir comme lui ou pas, face à des éditeurs français frileux, pour qui ma Bangkok Trilogy sent trop le souffre pour être publiée. (Idem pour ma trash love story entre un farang et un katoey, avec un personnage trop méchant, selon un directeur littéraire). C'est pas les Levy, Musso et Nothomb qui auraient la dignité de se crever le bide, sans compter tous les escrocs qui publient des livres dont ils ne font qu'assurer le service après-vente sur les plateaux télés sans avoir craché la moindre ligne.
lundi 27 décembre 2010
Saomi lost in love
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![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgiHt86SWE7vIUPcJUkiWvVQPtmE-Cv9cMUI_RGRBffDL9WQgHFB_KAwrJtXVroFfg8mCtCzkNhvI4-N8KJ-jELsraFafYSFRd2-imokOH9GK_xXE2UtEBCBheSXS6mfUg0jb-BojOam-k/s320/Japondix+014.jpg)
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhZDnbHR6iZz7aLcQm5JKYsTECsuMfaXquqgm2FTbFzOf_8AwrqYnKu5hnDb5Yh70qtqYZsflJ_oeFlnxlUwYHe_L-YIfxAb6LYoxMbuTFrjDb7VBM2QJDvLlnxIBHrGMiYIDoycZIgNY/s320/Japondix+007.jpg)
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiIMa450na2WJ2Q31-WmF_R7P4pEg7817GOReUIg19_FYimZESqFS6Sq41fhy-aBxtPpi9vOwMSHhrN6RI_OsyRYPJZuV7W_Bo4xG5l0W1h021D3q4m_PJdRKLHq-dInb8JrmtHCFcLRY4/s320/Japondix+203.jpg)
Saomi erre dans les ruelles de Minowa, retardant l'instant de nos retrouvailles. La dernière fois elle portait un kimono vert émeraude, aujourd'hui c'est street wear et capuche glamour. D'une ruelle à l'autre, elle se rapproche du New Koyo, mon terrier quand je passe quelques jours à Tokyo. Dans son sac à main, un nouveau gode MP3 Hello Kitty et des condoms au thé vert, histoire de partager mon goût pour ce divin nectar. Elle longe un collège où des élèves jouent au base-ball, pas rancuniers envers l'Oncle Sam qui leur a tout de même balancé deux bombes atomiques sur la gueule. Le souvenir de notre dernière nuit digne de l'Empire des Sens ( Sans la fin gore) en tête, elle ne porte pas de culotte. Passant devant un distributeur, Saomi me prend un Black Coffee vanté par Tommy Lee Jones (Voyez THE THREE BURIALS OF MELQUIADES ESTRADA, sa seule réalisation à ce jour, un de mes films préférés). Dans un square occupé par des SDF, aux cabanes en carton et toiles plastique bleu, un vieil homme édenté pisse à travers la grille qui donne sur le trottoir. Clin d'oeil au film de Nagasi Oshima, elle attrape sa queue fripée et la lui secoue pour les dernières gouttes. Quand elle me raconte la scène, je suis jaloux. Je me venge en exigeant qu'elle aille se soulager devant la soupe populaire à côté du New Koyo où des salary men victimes de la crise viennent chercher à manger. Bravache, Saomi ne se démonte pas et soulève sa jupe écossaise devant ces déclassés du miracle économique japonais.
mardi 14 décembre 2010
Femme de ménage
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjk5sqpnph0PXHLWafeqXc-cUi21qJhTM2Wq-eLHUbIFAEnvGHrqZABi6DAlevh6gN8XJfgkFEbYT-yNSm23yZlrRx0OsHeFXyBNhW-NydmcW1yW-bFEkDiVrvJc_f1JyF4Wri0-f0snO4/s320/Japondix+004.jpg)
Miki est une femme de ménage à la japonaise : elle se déplace à domicile et nettoie votre appartement en petite tenue. Recommandée par Saomi, je la convoque pour le studio que je loue pendant mes brefs séjours à Tokyo, dans le quartier de Minowa. Armée de son balai et d'une sacoche pleine de produits d'entretien, Miki débarque chez moi. Je régle les frais de l'agence qui l'envoie et m'installe sur un futon pour la mater. Elle se met à l'aise, culotte blanche de collégienne de rigueur et beaux seins ronds à l'air. La traque à la poussière commence : exhibition de ses fesses qu'elle cambre en tenant le manche du balai avec des mimiques coquines. Quand elle déniche une des nombreuses capotes usagées que j'ai semées dans l'appart', elle glousse, ravie de son butin. Par vice, j'ai poussé le chauffage à fond, et bientôt elle ne tarde pas à tranpirer. En trente minutes, la poussière est chassée, les rares bibelots astiqués. Elle s'accroupit alors devant moi et écarte les pans de mon yukata : à la vue de ma queue aussi raide que le manche du balai, elle rit avec ses dents de lapin. Pas farouche, elle sort une lingette humide parfumée au thé vert et entreprend de me la nettoyer. La finition manuelle, voilà la petite touche qui fait la différence. Avec les chèques emploi service de chez nous, pas sûr que les femmes de ménage soient aussi zélées.
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