lundi 8 avril 2013

KATOEY ON RIVER KWAI

Retour à la rivière Kwai, sur une maison flottante. Quarante degrés à l'ombre, une chaleur de gueux, les chiens errants gisent sous les tamariniers. A la nuit tombée, je vais jeter un dernier coup d'oeil au pont délesté des touristes qui y finissent leur package trip. Dans le temple sur l'autre berge, un Bouddha géant en marbre blanc accroche les dernièrs rayons d'un soleil en train de sombrer dans les eaux tumultueuses. Je traverse le pont en solitaire, imaginant l'enfer vécu par les prisonniers de guerre lors de la construction de la ligne de chemin de fer entre la Birmanie et la Thailande. Mes pas résonnent sur les traverses métalliques, l'image des milliers de tombes du cimetière de Don Rak pour les soldats étrangers morts ici me traverse l'esprit. Je rebrousse chemin après être descendu au bord de l'eau.
Sur le chemin du retour, je croise la petite guichetière du musée de la Guerre, Patisorn. Une jeune fille délurée, à qui j'ai promis une soirée au karaoke du coin. Elle porte sur le bras une housse transparente qui laisse entrevoir un uniforme d'officier japonais. Elle m'a dit qu'on les changeait souvent sur les statues en bois de l'exposition permanente. Est-ce l'ambiance dans laquelle je baigne depuis quelques jours, me voilà en proie au désir impérieux de me plonger encore plus dans cette époque. Patisorn écouta mon fantasme et accepte d'un haussement d'épaules. Les farangs ont des idées bizarres, cela ne la choque pas plus que cela. Une fois dans ma piaule flottante, elle file se changer dans le coin douche. Sous les planches disjointes, la rivière Kwai nous berce au point que je me sens ailleurs, à une autre époque. Le ventilateur brasse l'air moite et étouffant, les moustiques vont et viennent. Patisorn apparaît dans l'uniforme. Pieds nus, le pantalon brun clair lui tombe sur les chevilles. La veste au col Mao la serre un peu mais l'effet est saisissant. Elle a roulé ses longs cheveux noirs en chignon sous la casquette. Le renflement de sa poitrine gonfle l'étoffe amidonnée. Assis au bord du lit, je la fais déambuler dans la chambre étroite. Elle martèle le plancher en sifflotant le fameux air du film.
Je regrette l'absence d'une cravache et de bottes en cuir. (J'adore aussi une fille à poil en Louboutin, à quatre pattes sur les draps). Patisorn se met au garde-à-vous devant moi. Je lui annonce qu'elle est dégradée sur le champs. Pas contariante, elle me laisse la dessaper. En défaisant les boutons, je pense à Furyo. Lorsqu'elle se retrouve les seins à l'air, c'est une vision céleste qui s'offre à moi. Elle ruisselle d'une sueur sucrée, ses bouts épais sont couleur de tabac. Pressé d'en découvrir davantage, je défais les boutons de la braguette. Elle m'aide en tortillant du popotin, qu'elle a rebondi. Le pantalon roulé par terre, sa silhouette sublime me brûle les doigts. Touche décalée de ce déguisement, une mignonne p'tite culotte rose Hello Kitty. Patisorn la frotte sur ma figure tandis que je lui caresse les seins. Toujours en se trémoussant, elle se débarasse du dernier rempart de sa vertu. Mes doigts frôlent sa fine toison soyeuse, j'en salive d'avance. Et voilà qu'elle recule, écarte un peu les jambes, et me balance à la figure un service trois pièces ! Holy shit ! Un ladyboy dans la chambre de Saint Just !      



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