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Saomi erre dans les ruelles de Minowa, retardant l'instant de nos retrouvailles. La dernière fois elle portait un kimono vert émeraude, aujourd'hui c'est street wear et capuche glamour. D'une ruelle à l'autre, elle se rapproche du New Koyo, mon terrier quand je passe quelques jours à Tokyo. Dans son sac à main, un nouveau gode MP3 Hello Kitty et des condoms au thé vert, histoire de partager mon goût pour ce divin nectar. Elle longe un collège où des élèves jouent au base-ball, pas rancuniers envers l'Oncle Sam qui leur a tout de même balancé deux bombes atomiques sur la gueule. Le souvenir de notre dernière nuit digne de l'Empire des Sens ( Sans la fin gore) en tête, elle ne porte pas de culotte. Passant devant un distributeur, Saomi me prend un Black Coffee vanté par Tommy Lee Jones (Voyez THE THREE BURIALS OF MELQUIADES ESTRADA, sa seule réalisation à ce jour, un de mes films préférés). Dans un square occupé par des SDF, aux cabanes en carton et toiles plastique bleu, un vieil homme édenté pisse à travers la grille qui donne sur le trottoir. Clin d'oeil au film de Nagasi Oshima, elle attrape sa queue fripée et la lui secoue pour les dernières gouttes. Quand elle me raconte la scène, je suis jaloux. Je me venge en exigeant qu'elle aille se soulager devant la soupe populaire à côté du New Koyo où des salary men victimes de la crise viennent chercher à manger. Bravache, Saomi ne se démonte pas et soulève sa jupe écossaise devant ces déclassés du miracle économique japonais.