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Pattaya me fait penser à une de ces ex qu'on revisite par nostalgie, voire parfois par pitié (le contraire de la piété). Donc me voilà à errer le soir le long de la plage minable, mêlé au flot des Russes qui squattent désormais la cité balnéaire. La vodka moscovite a remplacé la bière bavaroise, mais question bedaine, les Ruskofs au crâne rasé et leurs meufs à la cellulite rampante, c'est kif kif avec les Teutons. La mondialisation à outrance finit par lasser. En toile de fond sonore, les bolides de FAST AND FURIOUS 5 qui ont presque plus de succès que les filles du coin. Je n'ai rien contre les belles caisses, mais Pattaya tranformé en Disneyland, cela doit faire mal aux anciens GI des années Vietnam. Déboussolé, je repère dans une soi aussi étroite qu'une bar lady fraîche émoulue des rizières d'Isan une mendiante en train de se soulager derrière une carriole d'ananas frais. Elle est aussi crade qu'une petite roumaine détrousseuse de métro parisien, les dents en or en moins. Elle poursuit sa besogne, pas gênée qu'un farang s'accroupisse à ses côtés pour la regarder. Protégés des badauds par la carriole, on s'observe en souriant. Je mate sans vergogne sa fente d'un rose plus clair qu'un coquillage exotique, et d'une propreté qui contraste avec la crasse de sa figure. Un ange échoué à Pattaya, qui me fait davantage bander que toutes les go go girls de Walking Street, à deux pas de mon hôtel. ( A part celles déguisées en hôtesses de l'air ...). Je l'invite à venir se doucher à mon hôtel, le HONEY MOON LODGE, un nom ronflant pour des piaules short time. Futée, elle réclame son obole, je lui file un billet de 1000 Bath, autant dire une semaine de manche. Pour elle le jackpot, pour moi le plaisir inédit de décrasser un ange et lui rendre son aspect virginal. Mais comme toujours avec les anges, le Diable n'est jamais loin ...