jeudi 28 juin 2007

BACK TO BANGKOK !




Soi Zero, June 28, 2550


Retour dans la moiteur de Bangkok après quelques semaines à Tokyo. L'ambiance nocture de Sukhumvit Road, le soir, me manquait, sans oublier les bars de Nana Plaza. J'ai aussi retrouvé mon appartement sur la soi 11, situé près d'un salon de massage et d'un couturier indien. Les filles m'ont salué derrière la vitrine, mais j'ai d'autres priorités pour l'instant. Pendant mon absence, la bonne, une filipino, a squatté les lieux avec un farang, qui a vidé mon stock de Singha et de condoms... Elle vient chez moi trois fois par semaine et surveille l'appart' quand je suis en voyage. Va falloir que je change les serrures une fois de plus, pour éviter de me faire dévaliser comme lors de mon dernier périple à Manille.

Le soir, après avoir bouclé un article pour une revue SM de New York sur les moeurs fétichistes nippones, je me retrouve à me taper une tom yam soup près de Soi Zero, dans un restaurant qui s'installe l'après-midi dans une station service désaffectée, jusque tard le soir. A côté, l'express way à péage qui mène à l'ancien aéroport international de Dong Muang, devenu domestique à la suite de l'ouverture de celui de Suvarnabhumi, et une voie de chemin de fer.

Derrière celle-ci, sous les piliers soutenant une autre route, des bars qui forment Soi Zero, un repère d' expats et de farangs qui préfèrent le calme à la cohue de Nana Plaza. Ma soupe avalée, je file en repérage, avec en tête une Thaïe à lunettes, Lek, la reine du billard qui officie au Rooster Bar. Cet endroit minuscule a été mon QG pendant trois ans, j'y venais tous les soirs écluser des Singha et rédiger des confessions érotiques pour des sites internet roses.

Mais ce soir, c'est le choc, Hiroshima mes amours ! Entre les piliers de béton il n'y a que des gravas, tout a été rasé pendant mon séjour à Tokyo ! Est-ce encore un coup des promoteurs immobiliers, qui se sont refait une santé depuis la crise de 1997, ou des autorités, sous la férule des militaires depuis le coup d'état ? Je erre entre les cartons servant de nattes aux SDF, déboussolé, me demandant se qui a bien pu se passer. Et surtout, qu'est devenue Lek ? Est-elle retournée à Chiang Mai, ou a-t-elle trouvé un autre bar sur Soi One ou à Nana Plaza ?

L'enquête risque d'être longue et difficile, car je n'ai pas son numéro de portable, mais j'ai tout le temps devant moi.