mardi 22 mai 2007

BLOODY MARY



Mes doigts s'enroulent autour du manche. La croupe frémissante de Miss Saeko est devant moi, ses globes laiteux sont une toile abstraite sur laquelle mes prédécesseurs ont laissé leur souvenir. Je n'ai jamais fouetté une femme, ma main tremble, moite et incertaine. Je me rapproche de la croix qui supporte la silhouette de Miss Saeko. Sa joue appuyée sur le bois d'ébène, elle me lance un regard désespéré.

- Onegai shimasu.

La voilà qui me supplie. Le front brûlant, je déroule le fouet et le fait siffler dans l'air silencieux de la pièce close. Je me place de biais, un oeil sur ses fesses contractées dans l'attente de mon châtiment. Mon bras se lève, je retiens mon souffle, et voilà le coup qui part. La mèche claque sur son cul, elle pousse un petit cri d'animal blessé. Emporté par mon élan, je double la sentence. Deux lignes fines et rouges barrent sa raie en diagonale. Des goutelettes de sang suintent de la blessure superficielle, le rouge glisse sur le blanc de sa peau. Cela suffit à me décomplexer et me pousse à la punir pour de bon. Ses seins s'écrasent contre la croix, son cul se hérisse sous les coups qui pleuvent. Je me déchaîne, libéré, envahi d'une allégresse incroyable. Je veux la marquer à jamais, qu'elle se souvienne de moi.

Quand le fouet me tombe de la main, la servante réapparaît, un flacon de saké sur un plateau. En sueur, je la regarde éclabousser les fesses à vif. Le saké arrache des grimaces à Miss Saeko. Impitoyable, la servante l'arrose jusqu'à la dernière goutte, puis elle s'écarte pour me céder la place. Je me penche sur mon oeuvre, ivre à la vue de ce cul strié, les narines frémissantes à renifler les vapeurs d'alcool. Et là je me mets à lécher les blessures suintantes à fleur de peau, lappant le mélange doux amer du sang et du saké mêlés. Un cocktail sublime, le don de Miss Saeko. Ma langue parcourt les boursouflures avec douceur, ma salive est un baume. Les heures passent, je n'en finis pas de parcourir son cul. Lorsque je suis enfin repu, Miss Saeko s'est endormie, assommée de plaisir. La servante me raccompagne dehors, l'air frais me dégrise et je jette un dernier coup d'oeil vers l'immeuble. Avec déjà une sensation de manque. Demain je rentre à Bangkok, mais je sais que je reviendrais dans ce cinéma porno de Ueno pour revoir Miss Saeko.